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Journée d'études « Tristes Trophées. S’approprier, exposer et restituer objets et restes humains des conquêtes coloniales »

Publié le 14 mai 2018 Mis à jour le 29 novembre 2018

Journée d'études organisée par le Centre de Recherches Anglophones (CREA - EA 370) de l'Université Paris Nanterre en collaboration avec le Labex EHNE « Écrire une histoire nouvelle de l’Europe » et l'UMR 8138 SIRICE (Sorbonne - Identités, relations internationales et civilisations de l’Europe). Cette manifestation sera consacrée aux : « Tristes Trophées. S’approprier, exposer et restituer objets et restes humains des conquêtes coloniales (de la du fin du XIXe siècle à nos jours) »

Date(s)

le 5 septembre 2018

De 9h à 18h
Lieu(x)

Bâtiment Max Weber (W)

Salle des conférences, Rez de chaussée
Plan d'accès

Description :


Les grands musées européens conservent pour la plupart des traces de pratiques de collecte de restes humains et de trophées de tous ordres opérée durant la période coloniale. Le phénomène, très répandu lors des guerres de conquête coloniale et des pacifications , de constitution de butins d’objets à forte portée symbolique pour les populations locales, voire de prélèvement de têtes humaines à des fins de recherche anthropologique ou de profanation, a suscité le développement de recherches de plus en plus dynamiques.

La collecte de ces objets et de ces trophées n’a pas obéi aux mêmes logiques. Certains furent avant tout des trophées de guerre, enlevés dans la violence du combat, d’autres furent négociés dans un processus moins unilatéral. Les interventions mettront en valeur cette diversité des pratiques. C’est aussi le lien entre chasse et violence coloniale, qui explique en partie certaines de ces pratiques, qui a lui aussi attiré l’attention des historiens et qui sera examiné.

Cette journée d’études analysera ces collectes telles qu’elles furent pratiquées par les Empires coloniaux dans la phase la plus rapide et la plus violente de leur expansion, de la fin du XIXème siècle à la Première Guerre mondiale, en Afrique, en Asie et en Océanie. Elle mettra en valeur non seulement la prise puis la circulation de ces prises de guerre et de ces objets négociés mais aussi leur vie sociale en métropole. La question des objets ethnographiques se pose d’ailleurs de façon plus vive à mesure que certains Etats demandent de plus en plus distinctement le retour de certaines œuvres prises par les Européens à l’occasion d’expéditions. Les trophées coloniaux sont un héritage lourd d’enjeux de mémoire, et parfois d’oubli, comme le démontre parfois leur traitement muséologique dans les grandes institutions européennes. Cette journée vise à analyser la diversité de ces rituels au cœur de la période d’expansion de l’influence européenne et de comparer les expériences de différents Empires. Elle entamera par ailleurs une réflexion sur la question des restitutions et les enjeux liés à la mise en relief de ces formes de violence coloniale à travers le regard de spécialistes venus de différents horizons.

Most major ethnographic museums in Europe hold objects that can be traced back to the wars of conquest and “pacification” of the late 19th and early 20th centuries, during what was one of the most violent phases of European colonial expansion. The appropriation of ethnographic artifacts and human remains for the purpose of collection or desecration was a feature of colonial expansion. It has become the focus of a growing field of research. Collecting and accumulating objects took various shapes. Some were looted as war trophies in the violence of combat; others were negotiated in complicated and often uneven hierarchical fashion. This one-day conference will underline the diversity of these processes. It will also delve on the articulations between hunting and colonial violence: a key to some of the practices under study. Not only will the presentations analyze how these objects were collected on site, they will also examine the social life of these artifacts and trophies in Europe. The lingering debate on restitutions will also be addressed. There are increasing demands for some of these human remains and artifacts to be returned. Colonial trophies and objects are a complicated legacy. Their museographic uses often echo their contrived history. The participants – coming from different disciplines – will discuss these issues from a interdisciplinary perspective.

Intervenants :

  • Kim Wagner (King’s College) – « But from the Skulls of the Slain » : empire, violence et collecte de restes Humains dans les Indes britanniques (communication en anglais)
  • Leonor Faber-Jonker (African Studies Centre Leiden) – Spécimens anthropologiques ou trophées de guerre? La collecte de crânes pendant le génocide Herero et Nama (1904-1908) (communication en anglais)
  • Paul Bijl (Utrecht University) – La photographie d’atrocités coloniales dans les Indes néerlandaises: du trophée à l’oubli de réserve (communication en anglais)
  • Daniel Foliard (Université Paris Nanterre) – La tête de Rabah et le crâne du Mahdi: histoires croisées de trophées coloniaux français et britanniques
  • Maarten Couttenier (Royal Museum for Central Africa) – De deux trophées du Congo en Belgique: objectifications craniologiques et ethnographiques
  • Lancelot Arzel (Centre d’Histoire de Sciences Po) – Les trophées humains de la conquête. Découpe des corps, mise en trophée et guerres coloniales dans l’État indépendant du Congo (fin XIXe siècle-début XXe siècle)
  • Christelle Patin (Centre Alexandre-Koyré) – Le traitement ordinaire ou extraordinaire des restes humains patrimonialisés – Le cas des têtes de chefs kanak.
  • Felicity Bodenstein (Technische Universität, Berlin) – Où est Idia? La reine-mère comme « personne distribuée » ou le destin des masques en ivoire de Benin City pillés en 1897
  • Marie Cornu (Institut des Sciences sociales du Politique) – Le droit et la restitution des restes humains


Comité d'organisation :

  • Daniel Foliard (Université Paris Nanterre)
  • Lancelot Arzel (Centre d’Histoire de Sciences Po.)

Retrouvez l'affiche en pièce jointe

Partenaires :

Mis à jour le 29 novembre 2018