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Séries et Dépendance / Dépendance aux séries
Le but de ce colloque est de fonder puis d’analyser le lien entre séries et dépendance, en tenant compte de ces deux aspects corrélés : la surconsommation de séries, et leur production selon des procédés qui favorisent cette surconsommation. Du fait de ce double impératif, ce colloque se veut pluridisciplinaire. Il s’adresse d’une part aux spécialistes de la question des dépendances (psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, etc.), qui disposent des outils d’analyse et des statistiques permettant d’évaluer le degré de réalité du phénomène d’addiction aux séries, d’en jauger les conséquences, mais aussi d’en comprendre les mécanismes. Il s’adresse également aux spécialistes des enfants et adolescents (enseignants, infirmiers et médecins scolaires, animateurs, éducateurs, parents…), public particulièrement touché par le phénomène étudié ici.
du 5 février 2016 au 6 février 2016
« On fait comme les fabricants de chips. Ils savent quels additifs mettre dans leur produit pour vous pousser à en manger encore plus. Nous, on fait en sorte que vous vouliez voir l’épisode suivant. »
Imaginons un instant des propos semblables tenus non pas par Carlton Cuse, le scénariste réputé de plusieurs épisodes de Lost, mais par un chimiste de l’industrie du tabac. Impossible ! Une telle déclaration reviendrait à avouer non seulement que le tabac est addictif, mais également qu’il est conçu pour l’être le plus possible, à des fins mercantiles. En comparaison, la position de Carlton Cuse ne semble choquer personne. Elle atteste cependant une double réalité. Premièrement : les séries possèdent indéniablement une dimension addictive. Produits de consommation courante, elles peuvent engendrer un besoin frénétique. Et, comme pour les produits de l’industrie agroalimentaire évoqués par Cuse, leur surconsommation peut entraîner un nombre important de symptômes problématiques. Deuxièmement : les séries sont pensées pour susciter la dépendance. Leurs concepteurs affinent une recette miracle, dont les ingrédients et les savoir-faire mis en jeu contribuent à créer ou à entretenir leur dimension addictive. La série télévisée serait-elle l’une des dernières drogues légales à pouvoir organiser ainsi sa prolifération incontrôlée ?
Le but de ce colloque est de fonder puis d’analyser le lien entre séries et dépendance, en tenant compte de ces deux aspects corrélés : la surconsommation de séries, et leur production selon des procédés qui favorisent cette surconsommation. Du fait de ce double impératif, ce colloque se veut pluridisciplinaire. Il s’adresse d’une part aux spécialistes de la question des dépendances (psychiatres, psychologues, travailleurs sociaux, etc.), qui disposent des outils d’analyse et des statistiques permettant d’évaluer le degré de réalité du phénomène d’addiction aux séries, d’en jauger les conséquences, mais aussi d’en comprendre les mécanismes. Il s’adresse également aux spécialistes des enfants et adolescents (enseignants, infirmiers et médecins scolaires, animateurs, éducateurs, parents…), public particulièrement touché par le phénomène étudié ici. Il s’adresse enfin aux producteurs et aux scénaristes de séries télévisées, ainsi qu’aux spécialistes de séries, de cinéma, d’études culturelles ou de narratologie, entre autres, dont les outils spécifiques peuvent aider à mieux comprendre ce qui, dans la construction des séries comme dans leur réception, vise à créer, entretenir, amplifier, ou au contraire limiter, les tendances addictives qui en découlent.
Mis à jour le 27 novembre 2018
Comité d'organisation
Nathalie Camart (CLIPSYD – EA 4430, Université Paris Nanterre)
Sébastien Lefait (EA 1569, Université Paris 8)
Anne-Marie Paquet-Deyris (CICLAHO / CREA – EA 370, Université Paris Nanterre)
Lucia Romo-Desprez (CLIPSYD – EA 4430, Université Paris Nanterre)
Lauren Cohen (étudiante en Master, Université Paris Nanterre)
Benjamin Grenier (étudiant en Master, Université Paris Nanterre)
Jade Prawidlo (étudiante en Master, Université Paris Nanterre)
Dalia Saleh (Doctorante, CLIPSYD – EA 4430, Université Paris Nanterre)