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Le common ground en linguistique : de sa construction à son incidence dans le paramétrage du sens

Publié le 9 juillet 2023 Mis à jour le 2 avril 2024

Les membres du Groupe de Recherche Multimodale sur le Langage et ses Interfaces à Nanterre (GReMLIN) ont le plaisir de vous annoncer la 7ème édition du colloque “Paramétrer le Sens”.

Date(s)

du 24 avril 2024 au 26 avril 2024

Les propositions sont attendues pour le 1er octobre 2023. Les propositions seront à déposer sur le site: https://common-ground.sciencesconf.org. Les propositions devront compter 300 mots au maximum, hors références, en anglais ou en français. Les langues de communication seront l'anglais ou le français.
Lieu(x)

Bâtiment Max Weber (W)

Campus de l'Université Paris Nanterre
Si le concept de common ground traverse les courants de la linguistique, sa définition, son rôle et ses manifestations prennent des formes diverses selon le type de  données observées et les cadres théoriques adoptés. Les enjeux propres à cette notion complexe se situent dans l’articulation des deux termes, common et ground.

·       Le terme ground, “terrain”, peut recouvrir, de façon large, et selon les cadres théoriques, le contexte familial, social, culturel ou historique de mise en œuvre des discours (Clark 2015), la connaissance partagée du monde, ou dans une acception plus étroite, la notion de préconstruit (Culioli 1990; Talmy 1975, 2000), d’ancrage, de thème, et même de renvoi au repère ou à la localisation.

·       Le terme common renvoie quant à lui au phénomène de communauté, qu’elle soit réelle ou virtuelle, construite en discours ou préexistante, au partage, mais aussi aux notions d’entente et d’attente, de norme et de convention, de stéréotype, et donc de convergence et de divergence, en lien avec les phénomènes d’intersubjectivité. Cette communauté peut être fondée sur différents éléments : un imaginaire commun (Houdebine 1982), ou un partage d’opinions, de croyances et de connaissances, selon la notion de prédiscours (Paveau, M.-A. 2006) ou par exemple lors de rituels (Hanks, W. F., & Bonhomme, J. 2009).

La variété d’équivalents possibles du terme common ground en français (terrain d’entente, socle commun, point commun, base commune, dénominateur commun, cadre commun, etc.) illustre la richesse des réflexions et des perspectives ouvertes par ce concept.

La 7ème édition des colloques “Paramétrer le Sens” du groupe de recherche GReMLin se propose notamment de définir les conditions d’émergence ou de rupture du common ground entre locuteurs, et d’étudier comment ce common ground conditionne à son tour les phénomènes linguistiques qui caractérisent les différents types de discours étudiés.

Nous invitons les communications analysant un ou plusieurs des enjeux suivants :  

·       dans les domaines de la sociolinguistique et de la sociophonétique, on pensera par exemple aux phénomènes d'accommodation (Communication Accommodation Theory - Giles, Coupland et Coupland 1991 ; Giles et Ogay, 2007), et à l'analyse de la convergence et/ou de la divergence entre locuteurs, qu'elles soient conscientes ou inconscientes. On pourra par ailleurs s'intéresser à la charge idéologique, sociale et symbolique des variables et variantes linguistiques (Blommaert 2010 ; Candea, Planchenault et Trimaille 2019) et à leur lien avec les notions d'identité (Coupland 2007 ; Le Page et Tabouret-Keller 1985), de communauté, de représentation et de stéréotypisation (Giles 1970 ; Lippi-Green 2012). On pourra également s’intéresser à la création d’un common ground nécessaire à certaines formes de communication, qu’il s’agisse de médias spécifiques (journalisme radio, musique, cf.. Trudgill 1983; Cutler 2015), ou de formes de communication et de codes exclusifs à certains groupes ou communautés (Drager et Haye, 2012).

·       Les communications pourront également s’inscrire dans le champ de la pragmatique, et par exemple de la pragmatique cognitive (Moeschler 2021), ou s’intéresser au fonds commun langagier des langues et présenter des travaux en linguistique contrastive (Johansson 2012 ; Guillemin-Flescher 1981).

·       En linguistique interactionnelle et multimodale, on s’interrogera  en particulier sur les phénomènes  d’alignement (Du Bois 2007 ; Szczepek-Reed 2010 ; Graziano et al. 2011) et d’affiliation (Enfield 2008 ; Stivers et al. 2011), aux cadres participatifs (Goodwin 2007), aux structures préférentielles (Pillet-Shore 2017), ou encore au positionnement des participants (Haddington 2007 ; Kendon 2010).

·       En acquisition de la langue maternelle, il sera par exemple intéressant de considérer la façon dont l’acquisition de savoirs partagés (routines familiales ou socio-culturelles, savoirs fondamentaux sur le monde) est articulée au chemin développemental de la langue maternelle. Les phénomènes d’incarnation linguistique (Vygotsky 1962 ; Sekali 2012) des processus cognitifs de construction du common ground (Diessel 2004 ; Slobin 1997 ; Tomasello 2003) pourront être observés dans des corpus de langue spontanée d’enfants.

·       La didactique et l’apprentissage d’une langue étrangère, ou langue seconde, en milieu institutionnel posent la question de la nécessité de la construction d’un common ground au sein de la classe en lien, ou non, avec la culture ou la société de la langue cible, avec par exemple le concept de glocalization et l’approche post-méthode (Dwi Lusianov, 2020). La question de la compréhension du common ground par des locuteurs non-natifs interagissant dans une langue étrangère serait également tout à fait pertinente (Baider et Cislaru 2021), surtout dans le contexte de l’internationalisation de l’enseignement supérieur et des mobilités étudiantes, virtuelles ou en présentiel (Beelen et Jones, 2015 ; Jauregi & Melchor-Couto, 2017). On s’intéressera notamment aux notions d’interculturalité et d’empathie ethnoculturelle (Maine et Vrikki 2021 ; Rasoal, Eklund et Hansen 2011) et à leurs manifestations linguistiques, ainsi qu’au phénomène de translanguaging (Cummins 1991 ; Ali 2021) et au rôle du common ground syntaxique entre L1 et L2 dans l’apprentissage (Deprez, Sleeman et Guella 2011).

Des contributions relevant de tous les domaines de la linguistique, qu’elles se concentrent sur des aspects théoriques ou sur des enjeux plus méthodologiques, seront les bienvenues.

Conférencier.es invité.es:
Laure Lansari, Université d'Amiens, France
Janus Mortensen, Copenhagen University, Danemark

Les abstracts seront à déposer sur le site: https://common-ground.sciencesconf.org. Les abstracts devront compter 300 mots au maximum, hors références, en anglais ou en français. Les langues de communication seront l'anglais ou le français.

Dates à retenir:
·       1er octobre 2023: clôture de l’appel.
·       notification d’acceptation: début novembre 2023
 

Mis à jour le 02 avril 2024