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Mondialité(s) littéraire(s) - Polyglossie, cosmopolitisme et littérature mondiale

Publié le 28 juin 2024 Mis à jour le 8 octobre 2024
Date(s)

du 14 octobre 2024 au 15 octobre 2024

Mondialité(s) littéraire(s)
Polyglossie, cosmopolitisme et littérature mondiale


Colloque organisé par le groupe Confluences avec le soutien de l'Institut Universitaire de France

En quelques décennies seulement l’anglais est devenu la lingua franca du XXIème siècle, de sorte que son hégémonie semble aujourd’hui sans partage. A la fois vecteur et fruit de la mondialité il a peu à peu supplanté les autres langues européennes anciennement impériales et parmi elles le français, qui a longtemps fait office de langue de la diplomatie, depuis le traité de Rastatt (1714) jusqu’au traité de Versailles (1919).

En se redéployant de sa phase coloniale à sa phase post-coloniale, l’anglais est devenu  tout autant la langue du Royaume-Uni que celle du géant américain, mais aussi la langue des anciennes colonies britanniques qui l’ont reçue en héritage. De ces nouvelles trajectoires résulte une circulation complexe des textes et productions culturelles qui font sens mais aussi contre-sens, selon une pragmatique complexe et difficile à anticiper. Ainsi, de nombreuses œuvres écrites dans les « nouveaux anglais », lorsqu’elles circulent au-delà de la sphère anglophone, sont perçues à tort comme marquant le triomphe d’une globalisation sournoise et inéluctable, alors même qu’elles crient haut et fort la persistance d’idiosyncrasies locales ou régionales qui nous imposent de lire avec plus de finesse ce qui se passe dans notre planète soi-disant globalisée. Les productions culturelles, et en particulier la littérature, sont un lieu où ces affects culturels se cristallisent différemment et sont liés au nœud langue/culture. Or cette langue n’est pas uniquement porteuse de sens et inféodée à un impératif de communication, elle se fait entendre avec toute sa force expressive et entre en relation avec d’autres langues.

Le colloque, qui se déroulera sur deux jours, rassemblera des chercheurs spécialistes des questions liées aux langues, leurs ancrages nationaux, leurs rivalités, leur indexation au politique, leur capacité à se réinventer et celle de leurs locuteurs à s’ancrer dans plusieurs langues, à vivre et penser au-delà de leurs langues, mais également à se réinventer dans une autre langue.

Les échanges permettront une approche de ces questions par le prisme de la littérature, de la linguistique, de la philosophie, de la sociologie. Organisé par le Centre de Recherches Anglophones de l’Université Paris Nanterre (CREA) et adossé à son groupe Confluences, le colloque posera la question des risques que la monoglossie croissante des locuteurs anglophones fait peser sur le divers-monde et du paradoxe que représente la diversification des formes d’anglais issues de territoires anciennement sous domination coloniale et qui viennent fissurer de l’intérieur l’homogénéité de la sphère anglophone.

Parmi les thématiques qui seront abordées :
-          Le rôle de la traduction mais également les rapports de pouvoir qui sous-tendent le marché de la traduction
-          La pensée de la diversité des langues dans le temps long, de la recherche sur les langues originelles jusqu’aux langues artificielles
-          Langue et nationalisme
-           Les échanges entre lettrés polyglottes
-          Le cosmopolitisme et les langues
-          La polyglossie à travers les siècles
-          Un monde de plus en plus monoglotte ?
-          La « littérature mondiale » et les langues
-          Le récit national, catégorie obsolète ?
-          Comment alors penser un imaginaire littéraire mondial qui ne se confonde pas avec formes littéraires globalisées ?

Mis à jour le 08 octobre 2024