Le Projet Diaspolinks-Indigenous Lines rassemble des chercheurs du CREA travaillant sur les communautés aborigènes d’Australie, les communautés autochtones des Amériques mais également d’autres aires géographiques, et des chercheurs travaillant sur les communautés diasporées de l’aire anglophone, notamment la Caraïbe, le sous-continent indien, l’Afrique, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et le Pacifique ainsi que les communautés diasporées originaires d’Europe centrale.
Conçu en ouverture comparatiste avec d’autres disciplines des humanités (le droit, la cartographie, l’histoire, la civilisation, la littérature, la linguistique, les études filmiques et les arts visuels) le projet repose sur un partenariat inter-universitaire (avec l’université d’Édimbourg, l’Université de Toulouse 2, l’Université de Reims Champagne-Ardenne) et sur un dialogue entre les pratiques universitaires et d’autres pratiques, muséales ou juridiques autour de la conservation des œuvres et les questions de restitution, mais également les méthodes de re-visibilisation des communautés effacées.
Le projet interroge également les fondements épistémologiques de la constitution des savoirs sur mais aussi par ces communautés, et les nouvelles formes d’intégration et de pédagogie que cela implique. Diaspolinks-Indigenous Lines a pour projet d’instaurer des collaborations dans une perspective d’élaboration commune et d’échange de savoirs. Il étudie la dispersion des peuples autochtones et leurs trajectoires migratoires, tout en soulignant leur résilience et leur capacité à maintenir des liens avec leurs terres d'origine et leur patrimoine culturel et spirituel transmis de génération en génération malgré les défis contemporains auxquels sont confrontées les communautés autochtones.
Ce projet s’appuie sur une méthodologie novatrice reposant sur un dialogue épistémologique et intégrant une praxis de co-construction des savoirs. Dans le contexte de la recherche scientifique et académique décoloniale, la praxis revêt une importance cruciale. Elle représente l'intégration dynamique entre la théorie et la pratique. Cette approche permet de rompre avec les modèles traditionnels de recherche souvent centrés sur des paradigmes occidentaux et de valoriser les connaissances autochtones. Elle témoigne de l’affirmation d’un engagement profond envers la justice épistémique et la reconnaissance des voix et des savoirs marginalisés ou effacés. Le projet interroge ainsi les différentes épistémè(s) et s’appuie sur des théories qui tendent à une intégration des pratiques cognitives (qu’il s’agisse d’anthropologues comme Latour ou Descola ou des théoriciens du « sud global » comme Boaventura de Sousa Santos).
L’intérêt pour ces différentes formes de marginalisation (à la fois culturelles, sociales, mais également épistémiques) s’articule à un questionnement qui se déploie aux limites de l’archive et repose sur une conception de l’anglistique en tant que zone de contact privilégiée non seulement des langues et des cultures mais des savoirs et des pratiques qui la composent et dont les chercheurs de Diaspolinks-Indigenous Lines entendent faire un levier épistémique. Au-delà de cette conception de l’anglistique, il y va de la défense des humanités dans leur approche croisée des phénomènes sociaux et de leur capacité à articuler non seulement les aires de complémentarité disciplinaire mais aussi à sonder les oublis de l’archive.
Responsables du projets :
Flore Coulouma
Françoise Král
Agnès Trouillet
Doctorantes :
Myrto Charvalia
Gina Cesto
PRAG :
Anne-Catherine Bascoul
Membres externes :
Corinne Bigot, Université Toulouse Jean-Jaurès 2
Sam Coombes, Université d’Édimbourg
Laura Singeot, Université de Reims-Champagne Ardenne
Membre associée du CREA :
Luz Angela Hernandez, plasticienne
Réalisations
Les réalisations de Diaspolinks sont consultables à partir du site de l’Université d’Edimbourg