Version française / Séminaires
- Libellé inconnu,
Séminaire Les Nords, 17 avril 2019 - Claire Hélie
Publié le 20 novembre 2019
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Mis à jour le 25 septembre 2023
"Dialecte et minoration de la langue dans la poésie du Nord de l'Angleterre", Claire Hélie, Université de Lille (en collaboration avec le groupe Confluences du CREA)
Date(s)
le 17 avril 2019
17h à 19h
Lieu(x)
Bâtiment Max Weber (W)
Salle de séminaire n° 2
On utilisera la méthode de Terry Eagleton dans « Proletarian Literature » pour définir la poésie du Nord de l'Angleterre, en substituant à l'idée de « class struggle » celle de « north-south divide » : la poésie du Nord de l'Angleterre, c'est celle du poète qui connaît le Nord de l'intérieur mais a pris assez de recul pour problématiser l'opposition nord/sud et motiver le lien politique/esthétique. Or, dans l'imaginaire collectif, jusque dans les années 60, subsiste l'idée d'une incompossibilité de la poésie et du Nord dans le champ littéraire, à laquelle seule Wordsworth semble échapper (Frank Musgrove dans The North of England affirme : que « serious poetry begins south of the Tyne » pour ne citer qu'un exemple). Plus précisément, c'est la langue régionale du Nord qui est mise à l'index, et avec elle, toute la poésie dialectale. Or, à partir des années 60, et grâce à la publication de Briggflatts de Basil Bunting, le dialecte nordique obtient ses lettres de noblesse, et droit de cité en poésie.
Rappelons, à la suite de Helen Jewell, que le Nord est une construction historique, à la suite de Jane Hodson, que le dialecte est une construction culturelle, et à la suite de Katie Wales, que l'anglais du Nord est une construction sociolinguistique. C'est donc en tant que construction poétique que nous analyserons l'utilisation de marqueurs dialectaux dans quelques poèmes de ces 50 dernières années. Nous montrerons que la présence de ces marqueurs lexicaux, grammaticaux, phonétiques, qui s'inscrivent sur la page par différents biais (changement sur l'axe paradigmatique, torsion de la graphie standard, jeux sur la rime, paratexte...) participe d'une « minoration linguistico-littéraire » pour reprendre le terme de Jean-Jacques Lecercle à partir de sa lecture de Deleuze et Guattari.
Rappelons, à la suite de Helen Jewell, que le Nord est une construction historique, à la suite de Jane Hodson, que le dialecte est une construction culturelle, et à la suite de Katie Wales, que l'anglais du Nord est une construction sociolinguistique. C'est donc en tant que construction poétique que nous analyserons l'utilisation de marqueurs dialectaux dans quelques poèmes de ces 50 dernières années. Nous montrerons que la présence de ces marqueurs lexicaux, grammaticaux, phonétiques, qui s'inscrivent sur la page par différents biais (changement sur l'axe paradigmatique, torsion de la graphie standard, jeux sur la rime, paratexte...) participe d'une « minoration linguistico-littéraire » pour reprendre le terme de Jean-Jacques Lecercle à partir de sa lecture de Deleuze et Guattari.
Mis à jour le 25 septembre 2023
Contact :
Hugo Chatellier, Flore Colouma et Cécile Viollain : hchatell@parisnanterre.fr fcoulouma@parisnanterre.fr cviollain@parisnanterre