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Séminaire Politiques américaines : Grégory Bekhtari

Publié le 2 mars 2024 Mis à jour le 2 mars 2024

Grégory Bekhtari (Université Paris Nanterre / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) présentera une communication intitulée « Le mouvement des femmes noires pour l’égalité raciale et économique : une voie radicale pour les réformatrices noires »

Date(s)

le 14 mars 2024

17h30-19h
Lieu(x)

Bâtiment Max Weber (W)

Salle de séminaire 1
Grégory Bekhtari (Université Paris Nanterre / Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) présentera une communication intitulée « Le mouvement des femmes noires pour l’égalité raciale et économique : une voie radicale pour les réformatrices noires »
 
La Grande Dépression aux États-Unis est une période de bouleversement majeur pour la communauté noire et son aspiration à améliorer sa condition. Le projet d'uplift des masses noires conçu par leurs élites après la Reconstruction, mélange d'ascension sociale, politique, morale et spirituelle sur le chemin de l'émancipation raciale, se trouve alors grandement mis en échec. En effet, plus que jamais depuis l'abolition de l'esclavage, le projet pour les masses noires est d’abord celui de leur survie économique.

En février 1936, la création du National Negro Congress (NNC) a pour ambition de répondre à la crise de direction de la minorité africaine-américaine et de fédérer ses organisations en vue de revendiquer en faveur des classes populaires noires des logements décents, des emplois dignes et un traitement non discriminatoire dans les politiques d’aide sociale menées par les autorités publiques. La stratégie du NNC est celle du partenariat étroit avec le Congress of Industrial Organizations (CIO), un nouveau mouvement syndical interracial combatif et inclusif, dans le but de garantir des emplois protégés aux salarié·es noir·es.

En ce qui concerne plus particulièrement la condition des femmes noires, le NNC ouvre un espace d’association et de coopération entre des militantes radicales noires comme Louise Thompson, formées par le tout récent parti communiste américain, et des réformatrices initialement imprégnées des valeurs des organisations et clubs de femmes noires de classe moyenne, et très souvent cadres intermédiaires ou dirigeantes de la Young Women’s Christian Association (YWCA), comme Marion Cuthbert. Ensemble, elles fondent un mouvement pour l’égalité raciale et économique des femmes noires, dont nous proposons d’examiner le programme, l’action, mais aussi les tensions. Nous concentrerons en particulier notre étude sur l’importance stratégique accordée à la syndicalisation des domestiques noires, à New York avec la dénonciation des slave markets par la journaliste communiste Marvel Cooke, et à Chicago avec la campagne menée par la syndicaliste Neva Ryan à la tête de la Domestic Workers Association.

Membre du CREA, Grégory Bekhtari est doctorant en histoire et culture des États-Unis à l’université Paris Nanterre sous la direction de Caroline Rolland-Diamond. Il termine actuellement une thèse qui ambitionne de retracer la généalogie politique et intellectuelle du Black Feminism, courant militant et théorique qui naît à la fin des années 1960 aux États-Unis, où il se développe jusqu’à la fin des années 1980. Il est PRAG en anglais à l’université Paris 1-Panthéon Sorbonne depuis 2021. Il co-organise et co-anime le séminaire de recherche « Du socialisme en Amérique » depuis septembre 2019 et le réseau thématique du pôle Nord-Est de l’Institut des Amériques « Les gauches dans les Amériques » depuis mai 2022.

La séance est organisée par Elisabeth Fauquert et Hélène Solot.

Mis à jour le 02 mars 2024