Version française / Séminaires
- Libellé inconnu,
W19 – Réseaux féministes transnationaux
Publié le 18 octobre 2023
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Mis à jour le 9 septembre 2024
Le séminaire Nineteenth-Century Worlds (W19) accueille des chercheuses et chercheurs spécialistes d’histoire du XIXe siècle. Il s'intéresse en particulier à la circulation des personnes, des idées, des textes et des savoirs dans le monde anglophone et au-delà, dans une perspective d'histoire globale, transnationale ou impériale.
Date(s)
le 27 octobre 2023
14h-16h
Lieu(x)
Bâtiment Max Weber (W)
Salle de séminaire 1
Ophélie Siméon (Université Sorbonne Nouvelle), présentation de « Vers une “association universelle” des femmes ? Émancipation, circulations intellectuelles et réseaux franco-britanniques dans la Tribune des femmes et The Crisis (1832‑1834) » (Revue d’histoire du XIXe siècle, 2023)
En août 1832, un groupe de jeunes saint-simoniennes fonde La Femme libre, première revue féministe française véritablement aboutie. Plus tard rebaptisée Tribune des femmes, elle se dote d’un programme ambitieux en dépit de moyens financiers limités : l’« union universelle » des femmes comme prélude à l’égalité des sexes. Ces idéaux sont mis en pratique grâce à l’émergence de réseaux franco-britanniques. Par l’intermédiaire de la féministe anglo-irlandaise Anna Doyle Wheeler, un partenariat politique et intellectuel se noue de 1832 à 1834 entre la Tribune des femmes et The Crisis, principal organe du mouvement socialiste outre-Manche. Cette communication entend éclairer le caractère radical, sinon révolutionnaire, de ce rapprochement. En dépit de sa courte existence, ce premier réseau féministe franco-britannique s’est approprié le concept socialiste d’association pour le mettre au service d’une définition maximaliste et radicale de l’émancipation féminine, prélude à une véritable « révolution morale ». Il s’agira donc d’analyser conjointement les circulations intellectuelles et les trajectoires personnelles afin d’interroger la nature et les enjeux de cette intersection entre socialisme, féminisme naissant et transnationalisme.
Auréliane Narvaez (Université Paris Nanterre), « “A kind of Thomas Paine among her sisterhood” : la libre pensée cosmopolite d’Ernestine Rose et les sources hétérodoxes du militantisme pour les droits des femmes aux États-Unis (1830-1860) »
La séance est accessible à distance. Merci d'écrire à Auréliane Narvaez et Michaël Roy pour obtenir le lien de connexion.
En août 1832, un groupe de jeunes saint-simoniennes fonde La Femme libre, première revue féministe française véritablement aboutie. Plus tard rebaptisée Tribune des femmes, elle se dote d’un programme ambitieux en dépit de moyens financiers limités : l’« union universelle » des femmes comme prélude à l’égalité des sexes. Ces idéaux sont mis en pratique grâce à l’émergence de réseaux franco-britanniques. Par l’intermédiaire de la féministe anglo-irlandaise Anna Doyle Wheeler, un partenariat politique et intellectuel se noue de 1832 à 1834 entre la Tribune des femmes et The Crisis, principal organe du mouvement socialiste outre-Manche. Cette communication entend éclairer le caractère radical, sinon révolutionnaire, de ce rapprochement. En dépit de sa courte existence, ce premier réseau féministe franco-britannique s’est approprié le concept socialiste d’association pour le mettre au service d’une définition maximaliste et radicale de l’émancipation féminine, prélude à une véritable « révolution morale ». Il s’agira donc d’analyser conjointement les circulations intellectuelles et les trajectoires personnelles afin d’interroger la nature et les enjeux de cette intersection entre socialisme, féminisme naissant et transnationalisme.
Auréliane Narvaez (Université Paris Nanterre), « “A kind of Thomas Paine among her sisterhood” : la libre pensée cosmopolite d’Ernestine Rose et les sources hétérodoxes du militantisme pour les droits des femmes aux États-Unis (1830-1860) »
Personnalité majeure du mouvement pour les droits des femmes de la seconde moitié du XIXe siècle aux États-Unis, Ernestine Rose est pourtant demeurée longtemps méconnue, malgré plusieurs écrits biographiques publiés de son vivant. Disséminées de part et d’autre de l’Atlantique, les sources textuelles qui permettent de retracer la trajectoire de cette féministe et libre penseuse née en Pologne révèlent un engagement militant radical et singulier. Afin de cerner les origines, les déterminants et la portée du féminisme cosmopolite et hétérodoxe d'Ernestine Rose, cette communication examine l’influence de l’owenisme et de la critique des religions sur son parcours entre l’Europe et les États-Unis. À rebours d’une approche biographique visant à faire de Rose une figure emblématique ou au contraire marginale du mouvement pour les droits des femmes aux États-Unis, cette étude pose la question plus vaste du rôle de la libre pensée sur le développement du féminisme américain dans un contexte transnational de circulation d’idées, de textes et de personnes mais aussi de débats autour du sens à accorder aux concepts d'égalité, de démocratie et d’émancipation.
La séance est accessible à distance. Merci d'écrire à Auréliane Narvaez et Michaël Roy pour obtenir le lien de connexion.
Mis à jour le 09 septembre 2024