W19 – Réseaux scientifiques impériaux

La nomination en 1820 de William Jackson Hooker à la direction des Glasgow Botanic Gardens et en tant que Professeur de la Chaire Royale de Botanique de l’Université de Glasgow marque le début d’une carrière scientifique singulière pour cet Anglais originaire de Norwich. Mu par une passion dévorante pour le monde végétal, ce botaniste plutôt sédentaire se repose sur un réseau tentaculaire de correspondants amateurs et professionnels disséminés aux quatre coins du monde afin d’obtenir des graines et des spécimens pressés nécessaires à l’écriture de ses flores et autres traités scientifiques. À Glasgow puis à Kew, où il occupe le poste de directeur des Royal Botanic Gardens de 1841 à sa mort en 1865, Hooker défend avec ferveur l’intérêt scientifique de la botanique et n’hésite guère à en promouvoir les enjeux économiques et politiques dans un contexte d’expansion impériale. À travers une étude de cas à la fois quantitative et qualitative de la correspondance scientifique de William J. Hooker (environ 30 000 lettres), cette présentation aura pour objet d’analyser la manière dont les savoirs botaniques circulaient au sein de l’espace impérial britannique (et au-delà) dans la première moitié du XIXe siècle, en s’attardant particulièrement sur le contexte de collecte des spécimens botaniques.