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Writing Her/self in Text and Image in Anglophone Women's Life Writing / Texte, image & écriture de soi dans les récits de vie féminins de langue anglaise

Publié le 31 août 2018 Mis à jour le 29 novembre 2018

Colloque du groupe FAAAM (Femmes Auteures Anglo-Américaines) du Centre de Recherches Anglophones de l'Université Paris Nanterre organisé avec le soutien du CREA, Corpus, TransCrit de l'Université Paris 8, Slam de l'Université d'Evry-Val d'Essonne, et le CAS de l’Université de Toulouse Jean Jaurès. Ce colloque qui porte sur les textes, images et écriture de soi dans les récits de vie féminins de langue anglaise accueillera 3 invitées d'honneur

Date(s)

du 28 septembre 2018 au 29 septembre 2018

Lieu(x)

Bâtiment Ida Maier (V), Bâtiment Max Weber (W)

- Vendredi 28 septembre : bâtiment Ida Maier (V), Salle R13 (rez de chaussée)
- Samedi 29 septembre : bâtiment Max Weber (W), Salle des Conférences et salle séminaire 2 (rez de chaussée)
Plan d'accès

 

INVITEES D'HONNEUR :

- Laura Marcus (Oxford University),
- Lyn Thomas
(écrivaine)
- Hertha Wong
(University of Berkeley)

ARGUMENTAIRE :

Alors que les mises en images des femmes vues par les hommes sont pléthoriques dans les livres d’histoire ou d’art, les représentations des femmes par elles-mêmes sont plus rares jusqu’à une période récente. Le rôle de certaines femmes pionnières au début de l’ère de la photographie montre l’effort des femmes pour reprendre un certain contrôle de leur image ou de celle des autres. L’écriture de soi, qui est une forme de présentation de soi, s’est parfois accompagnée d’images ou de commentaires d’images qui viennent compléter la narration de soi, l’interrompre et la complexifier. Mais elles peuvent aussi accentuer l’enfermement des femmes dans la lecture narcissique de leurs œuvres et les renvoyer au particulier.

Aujourd’hui, dans une époque obsédée par l’image, où l’objectification du corps des femmes s’est accentuée, les femmes qui s’écrivent se servent parfois d’images comme moyen de résistance et d’inscription mémorielle d’un corps qui vieillit ou est atteint par la maladie. Le numéro spécial de la revue Configurations consacré aux mémoires graphiques sur la maladie (« graphic illness memoirs » (printemps 2014) témoigne du nombre important de femmes auteures de ce type de mémoire graphique qui leur permet de raconter leur maladie, montrer leur corps et d’engager un dialogue avec le discours médical sur la maladie.

Les femmes artistes du vingtième siècle qui ont abordé la question de la représentation de soi par le biais d’un dialogue entre texte et image ont pu matérialiser la quête et le questionnement de soi, tout en montrant que les femmes ne cherchent pas simplement à représenter leur corps mais s’inscrivent dans l’histoire de la représentation du corps féminin qu’elles remettent en cause (Smith and Watson, 2002). Ainsi, les éléments visuels des récits de soi insistent sur l’autonomie féminine mais peuvent aussi traduire une allégeance à une certaine « idéologie de l’image », comme celle de l’album de famille. La stratégie suprême pourrait alors être de rendre l’image « absente », redoublant ainsi son pouvoir évocateur sans particulariser ou exposer le moi.

L’articulation entre texte et image dans les récits de vie, ou, en d’autres termes, la mise en page de soi ne va donc pas de soi pour les femmes qui s’écrivent. En partant du principe que l’image n’est jamais simple illustration, la fonction problématisante de l’image vis-à-vis du texte, et du texte vis-à-vis de l’image dans les récits de vie écrits par les femmes sera explorée, en prenant en compte des paramètres tels que la force émotionnelle de l’image, sa fonction évocatrice, son pouvoir de séduction dans son dialogue avec le texte ainsi que sa dimension genrée. Selon Marianne Hirsch, les autobiographies visuelles (sous forme de bande dessinée notamment) forcent le lecteur à aller du texte à l’image et de l’image au texte, mettant en évidence caractère visuel et la matérialité des mots comme le caractère discursif et narratif de l’image (Hirsch, 2004). Ces dialogues verbo-visuels demandent une forme de lecture particulière, un double regard, que Marianne Hirsch (2004) appelle une « biocularité » et qu’il s’agira d’explorer.

En intégrant des photographies à leurs mémoires, les écrivains des vingtième et vingt-et-unième siècles ont joué avec le voyeurisme du lecteur et avec son désir de connaissance d’une « histoire vraie ». Ils ont ainsi mis en lumière le caractère spectaculaire et performatif de la photographie et du récit de soi, remettant ainsi en cause, selon Christina Ljungberg, le statut « authentique » de la photographie (Ljungberg, 2006). Ce dialogue verbo-visuel, qui perturbe parfois la linéarité des genres bien définis, insuffle une nouvelle créativité et donne naissance à de nouvelles formes d’expression de soi.

Des formes diverses de récits de vie pourront être prises comme objet d’étude : mémoires de famille ponctués de photographies (Among the White Moon Faces de Shirley Geok-lin Lim), mémoires gra-phiques (Marbles, Fun Home), mémoires graphiques consacrés à la maladie ( Cancer Made Me a Shal-lower Person: A Memoir in Comics, Cancer Vixen: A True Story), carnets de voyages (Lucy Knisley), « travelogues » (Ghosts of Home de Hirsch et Spitzer), « daybooks » (To Be the Poet de Maxine Hong Kingston), mémoires culinaires (Bento Box de Linda Furiya) ou de jardinière (My Garden Book de Ja-maica Kincaid), ou encore récits autobiographiques de peintres et artistes visuels (Elizabeth Butler). On pourra également se pencher sur des journaux intimes d’écrivaines contenant des collages, photographies, aquarelles, dessins, ou croquis, des récits autobiographiques illustrés par leurs auteures (Louise Erdrich), des blogs autobiographiques d’écrivains (Ruth Ozeki) ou le nouveau genre dit « ego media ». Nous évo-querons enfin des récits de vie où l’image permet une critique culturelle par le dialogue ou la confronta-tion entre histoire personnelle et histoire collective (Her Mother’s Daughter de Marilyn French), ou faci-lite la reconstruction d’une relation identitaire avec la terre et/ou le paysage (Secret Water de Leslie Mar-mon Silko).

Les axes suivants pourront être explorés :
• Le dialogue entre texte et image comme révélateur des enjeux politiques et esthétiques des représentations (et constructions) du corps féminin (sans oublier les représentations du corps malade et du corps vieillissant)
• Le rôle de l’image et l’influence des nouveaux médias sur la représentation et construction de soi dans les récits de vie féminins ;
• Le rôle de l’image dans la quête identitaire (filiation) ou la question de la postmémoire dans l’écriture des histoires de familles écrites par les femmes ;
• Les rapports, confrontations et tensions entre l’histoire personnelle et la grande Histoire, entre mémoire personnelle et mémoire collective par le biais de l’image, en prenant notamment en compte le manque de visibilité des femmes dans les grandes représentations de l’histoire ;
• La façon dont les femmes peuvent jouer des matériaux et médias classiques des représentations identitaires, s’approprier ou parodier les modèles masculins et offrir de nouvelles représentations de leur identité (plurielle, instable, collective etc.) ;
• L’image absente.


PROGRAMME :

FRIDAY 28 SEPTEMBER 2018

Bâtiment Ida Maier ( bâtiment V), Salle R 13, rez de chaussée
 Université Paris Nanterre

9:30am-10:15 Keynote speaker: Laura Marcus (New College, Oxford University) “Illustrated Lives: Photography and Life-Writing” introduced by Claire Bazin, Faaam, CREA, Paris Nanterre
10:15-11:15 Workshop 1 “When pictures tell (other) stories”: Photography I
Chair: Corinne Bigot
- Floriane Reviron-Piégay (Université Jean Monnet, Saint-Etienne): “Isabella Bird-Bishop’s Representation of the Self in her Last Two Asian Travel Accounts”
- Xavier Lachazette (Le Mans Université): “Verbal-Visual Discourse and Counter-Discourse in Daphne Du Maurier’s Autobiography”

11:15-11:30 Coffee break

11:30-1:00 Workshop 2 “Photography & Commitment”: Photography II
Chair: Nathalie Saudo
- Héloise Vallier-Mathieu (Université Paris Est Marne la Vallée): “Four African American Activists’ Memoirs: Herstory and History”
- Marieke Spychala (University of Bamberg): “Illustrating War: Gender, Violence and War in Photographs in Female Veterans’ Autobiographies”
- Atalie Gerhard (Friedrich-Alexander University of Erlangen-Nuremberg): “Self-Representation Behind Bars: “On the Redemptive Potential of Prison Narrative in Inner Lives: Voices of African American Women in Prison“

Lunch break: 1:00-2:30

2:30-3:15 Keynote speaker: Lyn Thomas (University of Sussex): “Clothes Pegs: A Woman’s Life in 30 Outfits”
Introduced by Valérie Baisnée

Coffee break

3:30-4:45 Workshop 3 “Graphic Emotions”
Chair: Nicoleta Alexoae Zagni
- Rocío G. Davis (University of Navarra): “History and Graphic emotions in Belle Yang’s Forget Sorrow (2010)”
- Nathalie Vincent-Arnaud (Université Toulouse Jean Jaurès): “‘This language of silence’: Picturing the Intimate in Black over Red (2005) and Other Poems by Lotte Kramer”
- Marie-Agnès Gay (Université Jean Moulin Lyon 3): “‘[Un]systematic, even with the image’: Text-image Blurring, Self-Inquiry and Ontological Anxiety in Theresa Hak Kyung Cha’s works”

Dinner: in Nanterre Ville, restaurant l’Apostrophe


SATURDAY SEPTEMBER 29

Bâtiment Max Weber (bâtiment W), Salle des Conférences et séminaire 2,
Université Paris Nanterre

9:30-10:15 Keynote speaker Hertha D. Wong (University of Berkeley): Presentation of Picturing Identity. Contemporary American Autobiography in Image and Text
Introduced by Nicoleta Alexoae-Zagni

Coffee break 10:15-10:30

10:30-12:00 Workshop 4 “Self and Community”
Chair: Corinne Bigot
- Nicoleta Alexoae-Zagni (Université Paris 8): “Framing herself then and now: Shirley Geok-lin Lim and the Evolving Practice of Family Albums”
-Cristina Stanciu (Virginia Commonwealth University): “Can the Survivor Speak? Image, Text, Testimony and the Limits and Representation in Canadian Life Writing about Residential Schools”
-Dorothea Fischer-Hornung (Heidelberg University): “Leslie Marmon Silko’s Storyteller: Enmeshing Meaning through Visual Images and Oral narratives”

Lunch break 12:00-1:45

AFTERNOON SESSIONS: PARALLEL SESSIONS
1:45-2:45 Workshop 5 Lives of Women Artists I: “On (not) being able to paint”
Chair: Floriane Reviron-Piégay
-Elisabeth Bouzonviller (Université Jean Monnet Saint-Etienne): “‘Sometimes Madness Is Wisdom’ or Zelda Fitzgerald Sketching a Tormented Flapper’s Life”
- Emilia Halton-Hernandez (University of Sussex): “Finding Forms for Feelings: Free Drawing and Telling the Self in Marion Millner’s On Not Being Able to Paint”

2:45-3:00 Coffee break

3:00-4:30 Workshop 7 Lives of Women Artists II: “Female/ Feminist Self-Portraiture”
Chair: Nathalie Vincent-Arnaud
- Edyta Frelik (Maria Curie-Sklodowska University, Lublin, Poland): “Georgia O’Keeffe as a Writer: A Tale Twice Told”
- Nathalie Saudo-Welby (Université Jules Verne Amiens Picardie): “A Woman’s Life of Pictures in an ‘Age of Ugliness’: Elizabeth Butler (1846-1933)”
- Robert Kuzek (University of Krakaw) and Wojciech Szymański (Institute of Art History, University of Warsaw: “On Visual and Textual Self-Portraiture in Eva Hesse’s works”

PARALLEL SESSONS
1:45-2:45 Workshop 6 “A House of Mirrors” (Trans)gender and Identity in Life Writing”
Chair: Valérie Baisnée
- Aurelia Mouzet (University of Arizona): “Reaffirming Realness: Janet Mock’s Transgender Autobiography”
- Heloïse Thomas (Université de Bordeaux): “The Graphic Memoir as a Queer Home: Representing Lesbian Identities in Allison Bechdel’s Works”

2:45-3:00 Coffee break

3:00-4:30 Workshop 8 “Embodied Life Experiences”
Chair: Stephanie Genty
- Marta Fernández-Morales (University of Oviedo): “From Modeling to Cancer through Writing and Photography in Lynn: Front to Back”
- Emma Domínguez-Rué (University of Lleida, Catalonia): “Shrink to Fit: Images in the Media and Cultural Assumptions about the Female Body. An Analysis of Contemporary Women’s Narratives of Anorexia”
- Justyna Wierzchowska (University of Warsaw): “Intersubjective Life Writing and Mutual Recognition in Mary Kelly’s Post Partum Document”

Drinks in Nanterre

Organisation :

  • Claire Bazin (Université Paris Nanterre),
  • Corinne Bigot (Université Toulouse Jean Jaurès),
  • Valérie Baisnée (Université Paris Sud),
  • Stephanie Genty, (Université d'Evry),
  • Nathalie Saudo (Université Jules Verne Picardie),
  • Nicoleta Alexoae-Zagni (Université Paris 8)

Mis à jour le 29 novembre 2018